Noticias de Cantabria
06-07-2011 12:00

Francia y EEUU, el choque de dos puntos de vista del feminismo.

El caso DSK ha abierto la forma de entender el feminismo. Del inicial radicalismo en el planteamiento se pasó a una tolerancia y consentimiento basado en el respeto y en la educación. El feminismo se basa en las culturas y con el caso del ex director general del FMI salen a tela de juicio la forma de entenderlo desde la cultura americana y la cultura francesa. No es comparable el feminismo francés desde el mirador español en el que se ha radicali

Le cas DSK a réveillé la pensée féministe. Mais d'un côté à l'autre de l'Atlantique, on ne se bat pas au nom des femmes de la même façon. Focus sur ces militantes françaises ou américaines, dont la cause est commune, mais pour qui sexe et culture procèdent de deux visions du monde radicalement différentes.


Version française


Les figures de proue


Les nouvelles forces d’expression sont plutôt collectives, même si certaines ont un leader bien assumé, tel Osez le Féminisme et sa porte-parole, la trentenaire Caroline De Haas. En moins de deux ans, OLF a touché 13000 fans via Facebook, constitué bientôt 20 antennes locales. Autre regroupement, celui de La Barbe, né en 2007 en réaction à ceux qui renvoyaient Ségolène Royal à la maison. Depuis, elles surgissent affublées de postiche dans les lieux de pouvoir dominés par les hommes (Assemblée nationale, plateaux télé, conseils généraux ou d’administration...). Enfin, le Laboratoire de l’Égalité, fondé il y a un an, rassemble 350 personnes des deux sexes qui oeuvrent à l’égalité professionnelle avant tout.

Les motifs de révolte


La lutte contre le viol. Depuis novembre dernier, deux campagnes choc à la télé ont été initiées par les féministes autour des 75 000 victimes de viols annuelles, suivis de seulement 10% de plaintes.
Le sexisme au quotidien. La remarque déplacée du collègue ou la main baladeuse dans le métro ? On peut désormais les dénoncer haut et fort sur le blog à succès Vie de meuf, créé par Osez le Féminisme (et acheter le recueil Vie de meuf, le sexisme ordinaire illustré,éd. JBZ&Cie).
 
Manifestation du Groupe d'Action Féministe La Barbe (Paris, mai 2011)Photo Abaca Press. La précarisation des femmes. Les familles monoparentales sont des mères à 80%. Et leur paupérisation grandit. C’est le cheval de bataille de l’association Paroles de Femmes, fondée par Olivia Cattan.


Les moyens d'expression


C’est du Net qu’est partie la pétition de OLF et La Barbe : « Ils se lâchent, les femmes trinquent », pendant l’affaire DSK, qui a recueilli en France plus de 30 000 signatures. La rue a pris le relais, avec une manifestation le 22 mai à Paris, qui a réuni 3000 personnes. Expérience inédite, une Web série portée par Paroles de Femmes, intitulée Alice au pays des inégalités, débusque les comportements machistes. Enfin, le happening a resurgi avec les Barbues ou les chorales de Noël antisexistes de Mix-Cité.

À l’initiative d’Osez le Féminisme, trente associations organisent Féministes en mouvements, des rencontres tous azimuts les 2 et 3 juillet 2011 à Évry


Version américaine


Les figures de proue


Les grands noms des années 70 occupent encore le devant de la scène. Ainsi, Kim Gandy, avec la National Organization for Women (NOW) et 500 000 adhérents revendiqués, agit en lobby composé avant tout de femmes mûres, blanches et éduquées. Gloria Steinem, icône septuagénaire du mouvement de libération de la femme et amie de Jane Fonda, a fondé avec elle le Women’s Media Center, qui épingle le machisme dans les médias. Erica Jong, 69 ans, pasionaria de l’émancipation sexuelle et auteur du roman culte, Le Complexe d’Icare, fustige l’apathie dans la presse et sur les blogs. Maureen Dowd enfin, 59 ans, est l’influente chroniqueuse du New York Times. Mais une nouvelle génération pourtant prend la relève sous l’impulsion de Jessica Valenti, 33 ans, new-yorkaise qui a fondé le megablog Feministing, le rendez-vous des jeunes féministes antipuritaines.

Les motifs de révolte


L'accès à l'égalité et à l'avortement : deux motifs forts de mobilisation, dans un pays où la droite religieuse demeure puissante.


L'égalité économique et sociale.

Si la société américaine est devenue plus juste juridiquement, les femmes sont loin de partager le pouvoir à 50-50, une frustration qui s’accompagne d’une résignation, selon Maureen Dowd.


La misogynie des femmes. Si les hommes puissants continuent à agresser et à tromper avec impunité, c’est que des femmes ont échoué quelque part, s’émeuvent les féministes de la deuxième vague. Le soutien inconditionnel d’Anne Sinclair pour DSK est vécu par certaines comme une trahison. Le récent scandale du député démocrate Anthony Weiner qui envoyait des « sextos » aux groupies sur Twitter et Facebook fait dire à Maureen Dowd que « tant de femmes aujourd’hui sont ravies de se laisser traiter en objet ».


Le labeur des mères de famille. « Les Américaines subissent sans doute autant de sexisme que les Françaises, mais sans la même politique sociale et familiale ambitieuse : crèches, jours de congé maladie... », déplore Susanna Schrobsdorff de Time.


Les moyens d'expression.

On retrouve la parole des féministes dans les pages des magazines, les talk shows ou la blogosphère (féministing.com, feministe.us, Jezebel.com, blogher.com...) avec une audience très fracturée, même si en 2004, NOW a rallié plus d'un million de personnes à Washington pour la protection du droit à l'avortement.


Anne-Emmanuelle Berger (1) : “S'inspirer de la solidarité des Américaines”


Quelles sont les grandes différences entre féministes américaines et françaises ?
Dans l’affaire DSK, une partie des féministes américaines a questionné l’idée que les Françaises se rendraient complices d’un discours machiste, d’une sorte de bon plaisir du roi. Sur un thème différent, celui du voile, les Américaines considèrent que les Françaises ont une façon trop tranchée de traiter le débat, empreinte d’une atteinte au choix personnel, voire d’un déni du passé colonial. Mais plus important, en France, quand on est féministe, on ne le dit pas, contrairement aux États-Unis.

Dans les milieux universitaires l’installation de programmes d’études de genre depuis les années 70 a contribué à transformer les rapports collégiaux. Et il y a une forme de féminisme tranquille, partagé par les femmes et un grand nombre d’hommes. La situation est très contrastée selon qu’on habite  dans le Sud, en Californie, ou dans le Nord-Est, mais il y a un droit de cité des féminismes qui me paraît supérieur à ce qu’il est en France.


Qu'est ce que les Françaises ont à apprendre des Américaines ?


Les féministes aux États-Unis sont mieux organisées avec une plus grande solidarité, des formes de « sisterhood » (sororités) qui permettent de se mobiliser au-delà des clivages, comme on en trouve par exemple sur la prostitution. Des mécanismes juridiques ont été mis en place, comme la possibilité de faire des class actions au sein desquelles les femmes se regroupent pour porter avec davantage de poids un problème lié à ces questions de harcèlement ou d’agression sexuelle devant les tribunaux.

Centre d’études féminines et d’études de genre de l’université Paris-VIII.Le Figaro

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