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Coronavirus 07-03-2020 10:31

Le Figaro

Coronavirus : l`épidémie est-elle «inexorable», «inéluctable» ou «inévitable»?

Les trois mots sont employés par les autorités. Ils ont pourtant un sens différent. Par Aude Bariéty

 

 

 

 

 

Olivier Véran, ministre de la Santé (arrière-plan) et Edouard Philippe, le premier ministre. 

9 morts et plus de 600 personnes contaminées en France depuis janvier : l`épidémie de coronavirus dans notre pays est «probablement inéluctable», a souligné mercredi 4 mars le directeur de la Santé Jérôme Salomon. Le président et le premier ministre préfèrent le terme «inexorable» : «Il y a un moment où, nous le savons tous (...) une épidémie est de toute façon inexorable», a déclaré Emmanuel Macron jeudi 5, tandis que le premier ministre Edouard Philippe a annoncé vendredi 6 que le passage au stade 3 de l`épidémie était «désormais inexorable». La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a quant à elle estimé jeudi que le stade 3 était «inévitable».

 


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Inéluctable, inexorable, inévitable : trois termes proches qui ont pourtant chacun leur sens propre. Selon le Larousse, le mot «inéluctable» vient du latin ineluctabilis, de electari, surmonter et signifie «contre quoi on ne peut pas lutter». «Inexorable», du latin inexorabilis, de exorare, obtenir par prière, peut avoir deux significations : «qui est insensible aux prières, impitoyable» et «à quoi l`on ne peut pas se soustraire». Enfin, par «inévitable», on entend «qu`on ne peut éviter» ou «qu`on rencontre nécessairement».

 

 

 

«Difficilement évitable», la meilleure formule ?

Interrogé par Le Figaro, le lexicologue Jean Pruvost estime que si le «sens global» de ces trois termes est le même - «quelque chose de difficile à contourner» -, le fait qu`il existe trois mots distincts implique des différences. L`utilisation du terme «inexorable», selon lui historiquement plutôt associé à la justice, lui paraît «décalée» et «trop forte» dans le contexte du coronavirus. «La mort est inexorable, la maladie ne l`est pas», insiste-t-il.

«Inéluctable» et «inévitable» ne lui paraissent pas plus convenir : «On peut lutter contre cette épidémie, cela ne relève pas de la fatalité divine!». L`ancien professeur d`histoire de la langue apprécie cependant l`expression «probablement inéluctable» de Jérôme Salomon, «plus nuancée».

 


A ses yeux, la formule la plus adéquate serait finalement l`expression «difficilement évitable». «Cela apporte une nuance... et de l`espoir!»

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